Aujourd’hui : Jonathan Harker, le clerc de notaire, héros du roman épistolaire de Bram Stoker, écrit en 1897, Dracula ; Jonathan Harker, parti conclure une transaction immobilière avec le comte éponyme en Transylvanie, pour qu’il achète le domaine de Carfax en Angleterre ; et qui finira (attention spoiler) par supprimer son client, pour cause de vampirisme accru et déplacé, surtout à l’endroit de sa jeune fiancée, Mina Murray.
Le personnage est interprété au cinéma notamment par Gustav von Wangenheim dans Nosferatu le vampire (1922) ; Fred Williams dans Les Nuits de Dracula (1970) ; Bruno Ganz dans Nosferatu, fantôme de la nuit (1979) ; Keanu Reeves dans Dracula (1992) et dernièrement par John Heffernan dans Dracula (2020).
Il n’y a pas vraiment de portrait physique de Jonathan Harker dans le roman de Stoker ; pour cause il s’agit de fragments des journaux intimes, de lettres des protagonistes, ainsi que d'articles de journaux ; le récit narratif est donc écrit d’un point de vue interne : on connaît les pensées et les actions des protagonistes mais pas la globalité romanesque. Tout juste sait-on grâce à une lettre de Peter Hawks adressée au comte Dracula qu’"Il s'agit d'un jeune homme, débordant d'énergie et de talent, à sa manière, et dont les dispositions ne sont plus à prouver. Il est discret, presque taciturne et a, sans exagération, grandi dans mon service".
La plupart de ses représentations cinématographiques en feront un jeune homme aux traits fins, à l’allure bourgeoise et aux cheveux sombres.
Il est à l’image de sa profession (sollicitor anglais) : droit, volontaire… classique -presque trop classique pour sa fiancée peut-être-). Il n’est pas vraiment bigot voire dévot…
Assurément, le mythe de Dracula relève de celui d'Éros et de Thanatos — du désir sexuel et de la mort — ou le questionnement des limites (entre la bête et l'homme, entre la vie et la mort ou entre le Bien et le Mal…).
Dans Dracula et sa victime : une métaphore de l’inceste, Roch du Pasquier analyse comment Bram Stocker a repris tous les codes visant à cadrer la relation incestueuse qu’entretient le vampire avec ses proies ; Dracula avec Jonathan Harker.
Crédits :
- Extraits du film Dracula, réalisation Francis Ford Coppola, 1992
- Extraits de la bande originale du film Dracula, Wojciech Kilar, 1992
- Extraits de Dracula de Bram Stoker, librement adapté par Stéphane Michaka, feuilleton sur France Culture, 2014
- Love Song For A Vampire, Annie Lennox, 1992
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