L’association du droit, de la justice à Flaubert est des plus communes. Je veux dire par-là que les initiés savent que Flaubert est à l’origine de l’un des procès pour immoralisme les plus célèbres de ce XIXème siècle bourgeois, avec la publication de Madame Bovary en 1857. Mais, à bien des égard, l’œuvre romanesque de Flaubert la plus encline au droit et à la justice, tout à la fois, c’est bien L’éducation sentimentale ; ce roman publié en 1869, qui raconte, selon quelques traits autobiographiques, l’histoire de Frédéric Moreau, jeune provincial de 18 ans venant faire ses études en droit à Paris, en 1840, pour se frayer un chemin dans la haute société. Il y connaît l’amitié indéfectible de Charles Deslauriers et la politique, les révolutions d’un monde qui hésite entre la monarchie, la république et l’empire. Il y rencontre surtout Marie Arnoux, épouse d’un riche marchand d’art, dont il tombe éperdument amoureux ; Marie, que ni Rosanette alias la Maréchale, demi-mondaine, ni Mlle Louise Roque, la jeune fille en fleur, ni Madame Dambreuse, veuve de banquier, ne parviendront à éclipser. Mais c’est surtout l’histoire d’une passion amoureuse qui rapidement détruit tout espoir d’amour entre le jeune homme et la femme mariée.
A dire vrai, les références juridiques dans le roman sont presque toutes dans cette première partie. Mais quelle partie ! Pour l’étudiant en droit, qui se cherche entre découverte d’un monde et sa langue (le droit), du désir, bien plus que l’amour, de la politique et du socialisme, à l’ombre du quartier latin et des marronniers du Luco. Tout un programme !
Pour la deuxième partie du roman, dans le cadre de notre histoire alliant droit et littérature, on s’attachera aux concepts d’endettement. La troisième partie du roman, elle, est toute entière tournée sur carré amoureux : Frédéric, Rosanette avec laquelle il a un enfant, Madame Dambreuse, sa maîtresse puis sa femme, et toujours Marie Arnoux, dont il ne peut se défaire sentimentalement. Encore que créances et dettes sont à nouveau à l’origine des méandres de la vie sentimentale de Frédéric.
Crédits :
- Extrait de Put the blame on Mame, par Rita Hayworth, tiré du film Gilda réalisé par Charles Vidor, 1946
- Extrait de la chanson Misogynie à part, de Georges Brassens, 1969
- Extrait du film Exam, réalisé par Stuart Hazeldine, 2009
- Extrait du film L’éducation sentimentale, réalisé par Marcel Cravenne, 1973
- Le droit d’aimer, de Philippe Sarde, bande originale du film éponyme réalisé par Éric Le Hung, 1972
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