Aujourd’hui : Gisèle Halimi, grande figure du féminisme et de la décolonisation du XXème siècle ; avocate, députée, écrivaine, juive internationaliste et « intersectionnaliste » avant la lettre, elle fut de tous les combats sociétaux les plus clivants des sociétés française, tunisienne et algérienne. Commandeur de la Légion d'honneur, Commandeur de l'ordre national du Mérite, qui pourrait croire que cette femme d’exception n’entendait pas briller sous les ors de la République et caresser l’establishment, mais au contraire être le poil à gratter de l’ordre établi ?
Née Zeiza Gisèle Élise Taïeb, le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie, Gisèle Halimi vient de disparaître le 28 juillet 2020 à Paris, à l’âge de 93 ans. Fille d'une mère séfarade et d'un père d'origine berbère, clerc de notaire, le droit coule alors dans le sang familial, la jeune Zeiza se révolte contre l’inégalité de sa condition féminine dont elle est victime au regard de l’amour portée par sa mère à ses frères, jusqu’à entamer une grève de la faim afin de ne plus avoir à faire le lit de l’un de ses frères, à seulement 13 ans. Ses parents cèdent : « Aujourd'hui j'ai gagné mon premier petit bout de liberté » écrit-elle dans son journal intime…
Crédits :
- "Ne vous résignez jamais", entretien avec Gisèle Halimi en mars 2009 à TV5MONDE
Aujourd'hui Madame, ORTF, 8 janvier 1974, entretien avec Gisèle Halimi sur l’indépendance de l’Algérie
- Côte d'Azur Actualités, ORTF, 27 octobre 1972, Interview de l’avocate Gisèle Halimi sur le droit à l’avortement
- La cause des femmes, entretien avec Gisèle Halimi, 1973
- Kelmti Horra, Chanson interprétée par Emel Mathlouthi, lors du Nobel Peace Prize concert en 2015
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